Un peu moins connu que le Medef, le syndicat agricole du Modef rassemble pourtant 400 adhérents en Creuse et prône un discours en adéquation avec les préoccupations des consommateurs. Ce vendredi, les éleveurs sont venus à la rencontre du député de la Creuse devant sa permanence de Jarnages pour défendre des fermes à taille humaine et « saines »

« Le droit de vivre de notre métier. » La pancarte arborée autour du cou par Pierre Couret, le président départemental du Modef, résume son combat du jour. Ce vendredi, les agriculteurs du Limousin, accompagnés d’un représentant national, sont venus rencontrer le député, Jean-Baptiste Moreau, pour demander des prix rémunérateurs.

Les éleveurs déçus par la loi Alimentation

Avec sa banderole, Pierre Couret vient défendre « le modèle familial pour maintenir l’élevage dans les territoires. Nous souhaitons rencontrer M. Moreau car il est rapporteur de la loi Alimentation mais aussi éleveur et on place beaucoup d’espoir en lui. » À ses côtés, Christian Reynaud, éleveurs de brebis en Haute-Alpes et délégué national du Modef, a fait le déplacement.

« Chez nous, les problématiques sont les mêmes. On trouverait logique de pouvoir vivre de notre métier. La loi Alimentation qui fait suite aux états généraux nous promettait un rééquilibrage. Aujourd’hui, le compte n’y est pas. Ça ne va pas assez loin. » En attendant, les derniers chiffres sont tombés et ils ne sont pas roses : 50 % des paysans gagnent 350 € par mois. Et la France a perdu le quart de ses exploitations en dix ans.

Pourtant, souligne Jacky Tixier, « les fermes qui s’agrandissent ne sont pas la solution. Avec 200 ha à gérer tout seul, nos jeunes ne s’en sortent pas?! » C’est pourquoi l’éleveur retraité de Saint-Christophe en veut aux gros syndicats qui ont défendu ce modèle comme unique solution.

Qui dit prix bas, dit production intensive

Il se mobilise pour les jeunes, tout comme Christian qui vient de Haute-Vienne pour sauver l’agriculture. Plus jeune, il n’était pas syndiqué mais il a vu « les choses s’accélérer. Les prix bas encouragent à une production intensive pour que les agriculteurs équilibrent leurs comptes.

L’accumulation de consommations de certains, comme François Pinault ou Bernard Arnault d’un côté, conduit à des prix agricoles très bas. »

Virginie Mayet