Madame la Maire de Maisonnisses,
Mesdames et Messieurs les élus,
Madame la Préfète,
Mesdames, Messieurs,
Chers enfants,
C’est avec émotion et respect que je prends part à ce moment particulier pour nous, creusois, qui commémorons aujourd’hui le 75ème anniversaire du massacre du Bois du Thouraud.
Nous le savons, il y a 75 ans sur la commune de Maisonnisses se déroulait un drame engendré par la guerre.
Le 7 septembre 1943, de jeunes gens engagés dans le maquis étaient exécutés par la barbarie nazie, parce qu’ils voulaient rester libres, et qu’ils voulaient que le pays reste libre.
L’horreur a frappé cette jeunesse de Creuse courageuse, fière et déterminée.
C’est la raison pour laquelle nous sommes rassemblés aujourd’hui autour de ce monument, 75 ans après les faits. Notre devoir est de ne rien oublier de cet acte, qui rappelle à chacun que la Creuse est une terre d’accueil et de résistance.
Parmi ces jeunes qui se faisaient appeler « La tribu des écureuils », sept d’entre eux sont tombés ici même : le plus jeune avait 19 ans et le plus âgé en avait 23.
D’autres furent déportés, et seuls deux sont revenus des camps de la mort.
Ce que nous commémorons aujourd’hui, c’est d’abord le souvenir de leur courage.
C’est la raison pour laquelle outre notre présence à nous, femmes et hommes adultes, il est essentiel que des enfants soient présents à l’occasion de cette cérémonie.
Les générations se succèdent et le souvenir, lui, pourrait se dissiper.
La présence de plusieurs jeunes montre au contraire que le souvenir se transmet.
Aujourd’hui, nous sommes des témoins de cette cérémonie commémorative, et demain ce sont les jeunes générations de creusois qui deviendront des passeurs de mémoire.
Le dépôt de gerbe par nos enfants symbolise la transmission de notre mémoire collective de générations en générations.
Les hommes qui sont tombés n’avaient que quelques années de plus que les plus jeunes d’entre nous aujourd’hui. Malgré cela, ils ont su porter au plus haut la valeur de liberté qui cimente notre République.
Il est inscrit sur le monument : « Les allemands ont massacré de jeunes gens qui avaient pris le maquis pour ne pas les servir ».
Cette inscription sous un bonnet phrygien nous oblige, car elle nous rappelle le prix de notre liberté, pour laquelle il ne faut accepter aucun renoncement.
C’est la raison pour laquelle ce dont il faut se rappeler surtout, c’est l’engagement qu’ont eu ces jeunes gens envers la France.
L’engagement de la jeunesse est la force vive d’un pays, et si nous sommes libres aujourd’hui, c’est parce que ces jeunes résistants creusois, avec beaucoup d’autres partout en France, se sont engagés pour leurs convictions et se sont engagés pour la France.
Aujourd’hui aussi, dans des circonstances bien différentes, notre jeunesse aspire à l’engagement. C’est tous ensemble que nous avons le devoir de veiller à la protection de nos équilibres républicains et la prospérité de notre liberté.
C’est notre fierté en tant que creusois de chérir le souvenir de ces jeunes engagés qui sont morts pour ne pas avoir voulu céder aux ennemis de la France.
C’est notre fierté de nous souvenir de l’histoire de notre territoire, et de nous rappeler aujourd’hui de nos héros.
Je remercie toutes et tous, élus, responsables et citoyens d’être ici pour continuer à entretenir ce devoir de mémoire autour de ce massacre qui a profondément marqué l’histoire de notre territoire.