Pourquoi installer votre permanence à Guéret ?
Il fallait choisir, et il n’est pas facile d’être le député de toute la Creuse. Sur un plan pratique, Guéret est au centre.
Votre permanence sera aussi le “centre” d’En Marche pour les prochaines échéances électorales…
Oui, tout à fait avec un premier rendez-vous essentiel : les Européennes. Je ferai une campagne active, notamment en direction du monde agricole pour qui l’Europe est essentielle.
Figurerez-vous sur la liste En Marche pour cette élection ?
Non, on ne peut pas être député à Paris et à Bruxelles. En revanche, il me semblerait logique qu’il y ait un représentant de la ruralité issu du Limousin ou au moins du Massif Central.
La loi Alimentation que vous défendez devrait donc être dans votre argumentaire, pourtant de nombreux agriculteurs doutent de ses effets et notamment de ce calcul des prix à partir des coûts, que leur répondez-vous ?
Que ça se fera, en septembre, le premier ministre reçoit les syndicats pour le détail de la mesure et le timing. Cet indicateur des prix à partir des coûts, pour que les agriculteurs ne produisent pas à perte, sera appliqué et nous demandons aux opérateurs de l’agroalimentaire de s’y préparer.
Est-ce que cet indicateur prendra en compte les données locales, différentes d’une région à l’autre ?
Non, car cela créerait des distorsions de concurrence d’une région à l’autre : entre l’intensif dont les coûts de production sont amoindris par les économies d’échelle, et l’extensif de notre territoire, par exemple, les prix calculés seraient plus bas d’un côté que de l’autre.
Et les municipales de 2020, comment les préparez-vous ?
Bien évidemment. Première évidence, En Marche ne présentera pas de candidats dans toutes les communes creusoises. Dans les plus petites, d’ailleurs, l’étiquette politique compte peu. Nous travaillons sur les villes comme Guéret, Bourganeuf, La Souterraine, Aubusson… en discutant avec des personnalités et les partis politiques.
Les partis politiques ?
En vérité, on parle plus avec les individus. Pas de nom pour l’instant. Vincent Turpinat, mon suppléant, est chargé de tout ce qui touche aux municipales.
Question d’actualité, que pensez-vous de ce qu’a dit la préfète de l’absence de vision stratégique de la Creuse, ce qui a vexé quelques élus ?
Je dois reconnaître qu’elle a été cash. Et ce qu’elle dit fait réagir. Tant mieux, j’aime quand ça bouge. Je ne sais pas par qui et comment la Creuse s’est retrouvée sans vision stratégique, que je constate aussi, mais je vois que d’autres territoires que le nôtre, avec aussi peu de moyens et autant de handicaps, comme le Cantal, ne sont pas dans notre état, notamment sur le plan démographique.
Propos recueillis par Éric Donzé
Aurore Bergé: « L’affaire Benalla n’a rien à voir avec l’affaire Fillon ».
Les crises politiques, Aurore Bergé connaît bien malgré son jeune âge : avant de rejoindre Macron, elle était avec Fillon au cœur de “l’affaire”. Et pour elle, qui était aux côtés de Jean-Baptiste Moreau, samedi à Guéret, pour inaugurer sa permanence, « l’affaire Benalla n’a rien à voir avec l’affaire Fillon. Ce n’est pas une affaire d’État?! Avec Fillon, on avait une personnalité politique appelée aux plus hautes fonctions qui avait menti aux Français. Benalla, c’est un individu qui a commis une faute, qui a été sanctionnée par son employeur et sera évaluée par la justice ».
Là où Fillon avait explosé son camp, la porte-parole du groupe parlementaire LREM assure que « cette affaire a resserré les rangs de notre camp. Pas un seul ne votera la motion de censure mardi (aujourd’hui). Nous affrontons un climat de violence de l’opposition qui était aux abois depuis un an et tente de se refaire une santé sur cette affaire. Je pense que les Français ne sont pas là dessus. Je vois la différence dans ma circonscription. Avec l’affaire Fillon, les gens me demandaient des comptes. Là, ils s’en moquent »